La culture légumière revêt parfois un vocabulaire technique non connu des novices du secteur. Nous en décryptons ici une partie pour faciliter votre compréhension du monde maraîcher.
Comment utiliser cet article ?
Si vous partez en visite chez un maraîcher, prenez quelques minutes pour vous imprégner des termes associés en lisant cet article. Ce vocabulaire est utile pour bien comprendre les explications données par votre interlocuteur.
Les modes de culture maraîchère
Plein champ : culture légumière pendant plusieurs années ou en alternance avec des céréales ou des légumineuses en plein air.
Sous serre/sous tunnel : culture légumière sous abri où on peut se tenir debout. La serre permet de cultiver des légumes en hiver, de démarrer en avance les semis au printemps et de protéger les cultures sensibles au changement de température.
Sous abris bas : culture légumière sous abri où on ne peut pas tenir debout, généralement non chauffé.
Hors sol : production qui n’est pas en contact avec le sol. La plante évolue dans un milieu reconstitué avec un substrat enrichi en matière organique et/ou minérale. Cela peut correspondre à une culture en pot avec un mélange de terreau ou un mélange de laine de roche neutre où les plantes sont alimentées par une solution d’engrais de type perfusion connue sous le nom d’hydroponie. Cette technique est utilisée pour les légumes et les petits fruits rouges (surtout les fraises car c’est un produit à forte valeur ajoutée). Globalement, ce mode de culture permet de gagner de l’espace et est particulièrement adapté à l’agriculture urbaine.
Les grandes familles de légume
Le quotidien du maraîcher
Semis/plant : le semis consiste à mettre en terre les graines ou les semences. Il peut se faire à la main ou de manière mécanisée à l’aide de semoirs. Le semis peut être directement dans le champ ou en pots afin d’obtenir des plants qui seront mis en terre.
Rotation : c’est le fait d’alterner les cultures sur une même surface. Cela permet d’améliorer la fertilité des sols et d’obtenir de bons rendements. Les rotations sont souvent un système complexe qui prend en compte toutes les productions de l’exploitation et les alterne de manières régulières sur plusieurs saisons.
Désherbage : l’agriculteur fait souvent la guerre aux mauvaises herbes (adventices) qui poussent entre ses légumes car elles rentrent en concurrence avec la plante. Il doit donc désherber, soit manuellement, soit mécaniquement, soit chimiquement. Manuellement, il est le plus respectueux de la plante et de la nature mais demande beaucoup de temps et de main d’oeuvre. Le désherbage mécanique consiste à désherber à l’aide d’un tracteur. Enfin, le désherbage chimique nécessite d’utiliser des herbicides chimiques. Il est dangereux pour la santé et l’environnement.
Paillage : le paillage est un moyen de prévenir le développement des adventices. Il existe deux types de paillage : le paillage organique qui consiste à déposer sur le sol une couche de matériau qui va le protéger des températures extrêmes, limiter l’évaporation et intercepter les rayons du soleil. Les paillis organiques sont constitués d’éléments d’origine végétale (écorces, fibres, pailles…), faciles à étaler et qui finissent par se décomposer, enrichissant ainsi le sol comme un engrais de fond. C’est un moyen de nourrir le sol progressivement ; les films et toiles de paillage opaques destinés à couvrir complètement la surface du sol. Résultat, privées de lumière, les graines de mauvaises herbes ne lèvent pas, les arrosages sont moins nombreux et les cultures sont protégées des chocs thermiques.
Lutte anti-ravageurs : certains ravageurs attaquent les cultures maraîchères comme la Cicadelles pour les pommes de terre ou les punaises qui attaquent fraises, poivrons, aubergines et laitues. Mais aussi, les vers qui touchent toute sortes de légumes, les chenilles du crucifère, les mouches du chou ou de la carotte ou encore les doryphores. En agriculture biologique, il existe plusieurs techniques préventives pour lutter contre les ravageurs. Par exemple, on peut mettre en place des cycles de rotation ou utiliser des plantes-pièges dont le principe est d’attirer le ravageur vers une espèce en particulier pour détourner son attention de la culture à protéger. Il faut également favoriser la biodiversité dans le champs car il existe tout sorte d’insecte bénéfique (insectes dits auxiliaires) chrysopes, carabidés, nabidés, pentatomidés, punaises Orius, syrphes. Un certain nombre de produits phytosanitaires sont également autorisé en agriculture biologique. Demandez au maraîcher comment il lutte contre les ravageurs.
PBI : la protection biologique et intégrée est la combinaison de deux méthodes de lutte contre les ravageurs associant la lutte biologique à la protection intégrée. La P.B.I. utilise alors principalement la protection biologique (l’utilisation de mécanismes naturels appartenant soit au règne animal soit au règne végétal, ou qui en dérivent – définition de l’A.F.P.P., Association Française de Protection des Plantes) contre les éléments nuisibles lorsque tous les facteurs le permettent. Si la population de nuisibles devient trop importante, on applique alors les produits phytosanitaire classique soit pesticides et insecticides.
Bonne et mauvaise graine
Variété hybride : croisement entre deux variétés sélectionnées pour leur résistance.
Législation : la plupart des maraîchers achètent des semences chaque année. Aujourd’hui, un paysan ne peut pas échanger ses semences ni utiliser des semences non inscrites au catalogue officiel des espèces et des variétés végétales. Certaines associations ont alerté sur la perte de la biodiversité lié à ce contrôle de semences. La loi sur la biodiversité a été votée en juillet 2016.
Kokopelli : association créée en 1999 pour la protection de la biodiversité alimentaire et la pratique de la production de semences issues de l’agro-écologie. Pour en savoir plus sur la protection de la liberté de semer, visitez les sites Réseau Semences Paysannes et Graines de Vie.