L'arboriculture est une prouesse car les fruits sont des produits très fragiles, depuis la floraison jusqu'à la livraison. Nous décryptons ici le vocabulaire technique qui entoure ces trésors sucrés de la nature.
Comment utiliser cet article ?
Si vous partez en visite chez un arboriculteur, prenez le temps de vous familiariser avec les termes utilisés dans ce secteur. La connaissance de ce vocabulaire vous sera utile pour bien comprendre les explications données par votre interlocuteur.
Les différents lieux d'une exploitation arboricole
Verger : lieu de culture des arbres fruitiers. On y exerce l’arboriculture fruitière.
Pépinière : lieu de multiplication et de croissance des jeunes arbres (les plants) jusqu’au stade de transplantation de l’arbre dans un verger.
Station : lieu de stockage et de tri des fruits après récolte. Dans les petites fermes, les fruits peuvent être stockés dans des chambres froides dans des palox (caisses en bois d’1 mètre cube). Ce type de conservation permet de vendre des pommes jusqu’en mars (juin pour les variétés les plus tardives) alors que la récolte débute en juillet.
Le travail du quotidien
Variété : c’est une catégorie au sein de l’espèce, comme la Chanteclerc ou la Reinette Grise du Canada pour les pommes. Parmi 11324 variétés de pommes existantes, on en cultive seulement 25 de manière majoritaire en France (et dans les régions tempérées de l’hémisphère nord) !
L’éclaircissage : juste après la première fructification, c’est l’action qui consiste à supprimer une partie des fruits de l’arbre afin d’obtenir des fruits de plus gros calibre.
L’arcure : action d’arquer les branches de l’arbre afin de les rediriger. Cette opération favorise la fructification pour les jeunes arbres fruitiers.
La taille : action de tailler les branches d’un arbre afin de lui donner une forme particulière pour optimiser l’accès des fleurs/fruits à la lumière.
Le greffon : une des parties aériennes d’une variété d’arbre que l’on souhaite multiplier. On le greffe sur la plante support, appelé le porte greffe (partie enracinée). Greffon et porte greffe vont alors se souder pour donner un arbre aux caractéristiques identiques à celle du greffon.
Le goutte-à-goutte : technique d’irrigation au pied des arbres par des tubes d’eau percés, permettant une infiltration précise au plus près des racines.
Les régulateurs de croissance : ce sont des substances actives (chimiques) qui agissent sur les mécanismes physiologiques de la plante (morphologie et structure) afin de contrôler sa croissance et d’éviter certains phénomènes, telle que la verse (plante qui se couche par l’effet du vent), qui peuvent nuire au rendement.
La protection des récoltes
Une autre caractéristique majeure de l’arboriculture, c’est la fragilité des vergers. Les Producteurs de fruits doivent donc redoubler d’ingéniosité pour défendre leur récolte des insectes (appelés des ravageurs), des maladies ou encore des intempéries.
Lutte intégrée : afin de réguler la présence de ravageurs (pucerons…) dans les cultures, la lutte intégrée favorise la présence d’insectes auxiliaires ennemis des ravageurs (coccinelle…). Le Producteur doit donc avoir une plus grande connaissance des cultures mais il n’exclut pas forcément les traitements chimiques, il les réduit.
Filet anti-grêle/anti-oiseaux : ces filets disposés au-dessus de la canopée (partie supérieure des arbres qui prend la lumière) protègent les fruits de conditions climatiques ou environnement défavorables qui risqueraient d’abîmer le fruit.
Piège à phéromones : pièges utilisés pour lutter contre certains ravageurs de culture, essentiellement les lépidoptères (papillons) et les diptères (mouches). Ces pièges suspendus dans les branches des arbres diffusent des phéromones sexuelles (substances chimiques naturelles) qui entraînent une confusion chez les insectes. Les individus mâles sont attirés par ce piège et capturés/désorientés, ce qui empêche les accouplements.
Carpocapse : exemple d’insecte ravageur qui apprécie les pommiers et poiriers. La larve de ce papillon de nuit se développe à l’intérieur du fruit entraînant sa destruction.
La tavelure : exemple de maladie des arbres fruitiers (pommiers, poiriers) due à un champignon dont les spores se propagent sur les fruits et les feuilles. Il est responsable des taches marrons qui se développent.
L’IFT : l’Indice de Fréquence de Traitement calcule l’évolution de l’utilisation de pesticides sur les parcelles agricoles. C’est le nombre de doses homologuées appliquées sur une parcelle pendant 1 an. On peut calculer l’IFT Herbicides ou l’IFT Hors Herbicides (insecticides, fongicides…) et ainsi comparer l’utilisation de ces produits entre exploitations.